L'assassin de lady Beltham by Souvestre Pierre

L'assassin de lady Beltham by Souvestre Pierre

Auteur:Souvestre, Pierre [Souvestre, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Française, Policier
Éditeur: Gouzibibliothèque
Publié: 2012-04-24T15:25:01+00:00


16 – AMOURS ET AMOURS

Rose Coutureau était à peine partie de l’appartement où venait de la recevoir la fausse comtesse de Blangy, que celle-ci, – ou plutôt lady Beltham, puisque, en réalité, la comtesse de Blangy n’était autre que la mystérieuse et séduisante maîtresse de Fantômas – se sentit prise d’une telle faiblesse, qu’elle dut s’appuyer à un fauteuil et s’y raccrocher presque pour ne point choir sur le sol. Lady Beltham était toujours belle, c’était toujours la superbe et hautaine créature qui avait fait la passion de Fantômas, qui avait aussi, dans tous les salons où elle était passée, suscité les admirations les plus émues, les plus sincères.

Pourtant, la jolie créature était moins séduisante que par le passé. Peut-être cela provenait-il d’une certaine lassitude, plus morale que physique, qui cependant, se devinait sur ses traits et par moments voilait son regard, atténuait le brillant de ses yeux. Lady Beltham, alors que Rose Coutureau s’éloignait, parut une seconde presque vieille. Elle était devenue livide, ses sourcils se fronçaient, une angoisse secrète ridait son front, tirait ses traits, fanait son visage, au teint tout à l’heure encore éclatant. Quel drame se jouait dans l’âme de lady Beltham ? Il eût fallu s’approcher bien près d’elle, écouter bien attentivement pour surprendre les paroles que murmuraient ses lèvres :

— J’ai peur, disait lady Beltham, j’ai terriblement peur.

Et, en effet, la maîtresse du bandit, celle qui avait été jadis une noble femme, et qui, petit à petit, entraînée par une folle passion, avait fini par accepter d’avoir comme amant le criminel sanglant dont le nom était célèbre : Fantômas, cette femme-là devait avoir bien peur pour s’avouer à elle-même sa crainte, et ne point chercher à se mentir.

Lady Beltham, plus de cent fois, avait donné la preuve d’une énergie extraordinaire. Elle avait couru de terribles périls. Elle avait été exposée aux pires scandales. Toujours, elle avait su se ressaisir, narguer la destinée, accepter le sort, vivre sa vie. Mais ce jour-là, lady Beltham, au contraire, paraissait ne plus avoir le ressort nécessaire pour triompher de l’angoisse de la minute, elle s’abandonnait, elle tremblait.

— J’ai peur, murmurait-elle.

Et, joignant les mains avec effroi, haletante, elle se laissa crouler sur une bergère. Lady Beltham fermait les yeux, elle eût voulu ne pas voir, ne pas entendre. Mais les paroles menaçantes de Rose Coutureau, malgré tout, malgré ses efforts, l’obsédaient :

— Lady Beltham doit mourir. On annonce la mort de lady Beltham. Qu’est-ce que tout cela veut dire ?

Qui a pu écrire cette lettre dont le secret a été surpris ? À qui enfin annonçait-on ma mort ?

Tout ce que Rose Coutureau, déguisée en vieille femme, avait dit et fait, devenait, pour lady Beltham autant de mystères impressionnants, autant de mystères qu’il fallait, coûte que coûte, résoudre, sous peine de mort peut-être ?

Longtemps, lady Beltham réfléchit. Sous l’influence de la peur qui la tenaillait maintenant, elle revivait les drames étranges de sa vie.

C’était elle, lady Beltham, qui avait connu les gloires de la campagne africaine, alors qu’en compagnie



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